Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Touré, a annoncé jeudi 25 mai 2023, lors d’une conférence de presse à Abidjan Plateau, la fermeture saisonnière annuelle des pêches maritimes encore appelé « Repos biologique », d’après notre confrère de l’Agence ivoirienne de presse (Aip). Cette mesure est conforme aux engagements pris par la Côte d’Ivoire relativement aux conventions internationales sur les régimes de gestion durable des pêcheries marines. Elle vise la préservation et la reconstitution des stocks de poissons, l’augmentation des captures, l’exploitation durable des ressources, l’amélioration des revenus des acteurs de la chaîne des valeurs et la préservation des emplois. « La mesure de fermeture des pêches maritimes de Côte d’Ivoire, en plus des avis scientifiques, intègre les recommandations du Comité international pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Iccat) », a situé le ministre. Ainsi, le repos biologique qui sera implémenté pour la toute première fois dans le pays, connaîtra trois phases, selon les types de pêche. La 1ère court du 1er janvier au 13 mars 2023 pour les navires thoniers ; la 2ème se déroulera du 1er au 31 juillet 2023 et est appliquée aux unités de pêches artisanales. La 3ème, qui s’étendra du 1er juillet au 31 août prochain, est appliquée aux unités semi-industrielles et industrielles.
Le non-respect de cette mesure constitue une infraction
Le processus est axé sur l’information et la sensibilisation des parties prenantes à cette mesure; la prise d’un arrêté pour institutionnaliser la fermeture saisonnière annuelle des pêches maritimes; la mise en place d’un comité de suivi de la fermeture saisonnière et d’évaluation des impacts; la déclaration pour la fermeture saisonnière de la pêche en juin 2023; l’organisation de patrouilles en liaison avec la Marine nationale et le Centre de surveillance satellitaire des activités couvrant toute la Zone économique exclusive de la Côte d’Ivoire (estimée à 220 000 km²).
« Le non-respect des dispositions relatives au repos biologique constitue une infraction conformément à l’Article 105 de la loi sur la pêche qui prévoit un emprisonnement allant d’un à cinq ans et le paiement d’une amende 50 à 300 millions de francs Cfa ou l’une de ces deux peines », a prévenu le ministre.
Avec un littoral d’environ 500 km, la Côte d’Ivoire, en tant que pays côtier, de port et de pavillon, a adopté la loi du 26 juillet 2016 relative à la pêche et à l’aquaculture dont le décret d’application n°2021-762 du 8 décembre 2021 portant réglementation des plans de conservation des pêcheries, préconise la prise de mesures de gestion appropriée fondée aussi bien, sur l’approche de précaution que sur des avis scientifiques.
Le Comité des pêches du Centre Ouest du Golfe de Guinée (Cpco) qui couvre le Liberia, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigeria, à sa session de 2021, a recommandé l’harmonisation des mesures de gestion pour la sauvegarde des ressources halieutiques partagées dans la sous-région.