Selon des informations rapportées par le site de ‘’JA’’, l’État ivoirien a entamé de discrètes négociations avec les autorités de la transition burkinabè sur le tracé de la frontière entre leurs deux pays.
Dans cette zone, l’armée du capitaine Ibrahim Traoré est quasi absente. Ce sont les chasseurs traditionnels burkinabè qui surveillent les petits larcins, l’orpaillage et la contrebande de produits agricoles.
Enjeu sécuritaire
Le Conseil national de sécurité (Cns), présidé par Alassane Ouattara, gère ce dossier. Plusieurs proches du président ivoirien sont en première ligne, comme son directeur de cabinet, Fidèle Sarassoro (également secrétaire exécutif du Cns), Vassiriki Traoré, coordonnateur du Conseil national de renseignement (Cnr), ou encore le général Lassina Doumbia, chef d’étatmajor des armées.
Ibrahim Traoré, président de la transition burkinabè, a été directement saisi par ses services.
Dans cette région, l’enjeu est de taille. Certes, il n’y a pas ici d’intérêts économiques, comme ce fut le cas lors du conflit frontalier entre le Ghana et la Côte d’Ivoire au sujet de riches gisements de pétrole.
Mais la sécurité est une préoccupation très importante dans cette zone où de présumés jihadistes se ravitaillent en vivres et marchandises diverses.
Deux gendarmes ivoiriens encore détenus
Par ailleurs, plusieurs incidents ont été signalés ces derniers temps, menant à l’arrestation d’éléments des forces de sécurité ivoiriennes par les chasseurs traditionnels, qui les ont ensuite remis aux militaires burkinabè.
Le 16 mars 2023, des policiers ivoiriens avaient ainsi été brièvement interpellés au Burkina Faso.
Et, le 19 septembre 2023, deux gendarmes ivoiriens ont été arrêtés, cette fois dans le village de Kwame Yar, en territoire burkinabè, et transférés ensuite à Ouagadougou, où ils sont toujours détenus.
Les négociations entre les deux parties se poursuivent, bien qu’Abidjan continue de réclamer leur libération sans condition. Au Burkina Faso, cette affaire est gérée par Ibrahim Traoré, mais aussi par son ministre de l’Intérieur, Émile Zerbo, et par le capitaine Oumarou Yabré, directeur général de l’Agence nationale de renseignement.
Bien que les sommets bilatéraux du Traité d’amitié et de coopération (Tac) ne se tiennent plus et que les relations entre les deux pays se soient rafraîchies depuis le coup d’État du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba contre le président Roch Marc Christian Kaboré, le dialogue n’est, en effet, pas rompu.