Pâquinou 2023 : Les maquis Baoulés ont fait le plein à Yopougon

Les maquis Baoulés de Yopougon ont été envahis par les clients. (Ph: Dr)

La célébration de la Pâques 2023 a été bien vécu à Abidjan. Notamment dans la commune de Yopougon où il n’y avait plus de places dans les maquis Baoulés. Notre reportage !

Chaque année, la fête de Pâques en pays Baoulé est appelée : Pâquinou. Ce qui signifie en langue locale : En Pâques. Ils sont très nombreux les voyageurs qui se ruent dans les villages et campements baoulés de Côte d’Ivoire.

"Certains n’ont pas par exemple reçu de permission au travail pour quitter Abidjan. Peu importe. C’est le cas de Francis Goly Kouamé que nous avons rencontré au maquis Attofê, à Yopougon quartier Oasis, aux environs de 23 heures 17 minutes."

Mais, tous ne vont pas forcément en voyage. Certains n’ont pas par exemple reçu de permission au travail pour quitter Abidjan. Peu importe. C’est le cas de Francis Goly Kouamé que nous avons rencontré au maquis Attofê, à Yopougon quartier Oasis, aux environs de 23 heures 17 minutes. « Vous voyez bien que ce ne sont pas tous les Baoulés qui ont quitté Abidjan pour le village pour Pâquinou. Moi par exemple, je voulais bien partir au village à Singoli, un village de Sakassou. Malheureusement, je travaille au Port d’Abidjan et, mes chefs ne m’ont pas donné de permission. Du coup, je suis resté à Abidjan. Honnêtement, je m’éclate avec mes amis qui ne sont pas des Baoulés (Ndlr : Il me les montre assis à ses côtés) », a-t-il confié. Il y avait un monde fou au maquis Attofê où avoir une place assise était impossible. Des clients s’asseyaient sur des casiers de bière notamment. « Je suis fier. C’était la même chose, hier samedi (Ndlr : le samedi 8 avril 2023, veille de la fête de Pâques) où nous avons eu de nombreux clients. Nos recettes étaient en hausse. Présentement, je ne peux rien vous donner comme chiffres, comme montant. Mais, je pense bien qu’on aura près d’un million de recette. Nous avons une sécurité bien garantie pour tous nos clients… », a pour sa déclaré S.K.B, le gérant de cet espace de maquis Baoulé.

Même son de cloche à plus de 500 mètres de là, au quartier Maroc de Yopougon, non loin d’un célèbre collège. Le maquis se nomme le Baoulé. Dans ce lieu, c’est la fête. On ne joue que de la musique Baoulé. Les fêtards de tous âge sont en extase. L’alcool coule à flot. Akissi Delphine, la trentaine révolue, se lâche sur la piste de danse au rythme d’une des chansons célèbre de La Tigresse Sidonie ‘’Madiaba serré’’.

"Le maquis se nomme le Baoulé. Dans ce lieu, c’est la fête. On ne joue que de la musique Baoulé. Les fêtards de tous âge sont en extase. L’alcool coule à flot."

A la fin de ses déhanchements sur la piste de danse, nous lui arrachons quelques mots. « J’aime bien la Tigresse Sidonie parce qu’elle chante très bien. Ces chansons sont dansantes et faciles à comprendre. Elle véhicule les faits de sociétés et surtout défend les causes des femmes. Honnêtement, quand je viens au maquis Baoulé, c’est pour m’éclater au maximum avec mes sœurs et mes copines dont certaines sont venues de Koumassi et Port-Bouët tout d’Abobo-Baoulé », explique-t-elle.

Quid des bars climatisés à Yopougon

Contrairement au maquis Baoulé de Yopougon, les bars climatisés de cette commune populaire d’Abidjan n’ont pas connu une forte affluence. Pour ceux que l’on a visité le samedi aux alentours de minuit par exemple, il n’y avait pas assez de clients. Un tour dans un bar de Yopougon-Maroc, il y avait encore de la place. Le gérant de cet espace de plaisir et de loisir ne cache pas sa déception. Mais croyait que le dimanche sera encore meilleur. « Sincèrement, les bars marchent lorsqu’on fait des réservations d’anniversaire. Actuellement, c’est la Pâques, les gens ont beaucoup voyagé. C’est pourquoi, mon bar est un peu vide ce samedi soir. Mais, j’espère que dimanche, nous allons un peu plus de clients… », espérait Jean-Yves Aka, gérant d’un bar climatisé à Yopougon-Maroc avec qui nous avons un bref échange. La déception se lisait bien dans son visage.

Bref ! Comme l’on l’a constaté, les Abidjanais, précisément ceux de Yopougon, se sont bien éclatés durant le week-end de Pâques. Notamment dans les maquis communément appelés : Le Baoulé.

André Lepro