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Iran : une journaliste arrêtée pour avoir enquêté sur une adolescente dans le coma

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apture écran des images de vidéosurveillance du malaise d'une adolescente de 16 ans dans le métro de Téhéran, diffusées par l'Irna (Agence de presse de la République islamique Ph: Armin Arefi via Instagram)
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Une Iranienne de 16 ans qui ne portait pas le voile dans le métro de Téhéran se trouve dans le coma après avoir été évacuée en urgence vers un hôpital dimanche. Une ONG accuse la police des mœurs de l'avoir violentée, ce que réfute le directeur général du métro de Téhéran, images de vidéosurveillance à l'appui. Pourtant les circonstances troubles de ce malaise rappellent le cas de Mahsa Amini. Une journaliste du quotidien Shargh a été arrêtée pour avoir tenté d'enquêter sur l'état de la jeune fille.

Une adolescente iranienne de 16 ans a été hospitalisée, dimanche 1er octobre, après avoir été évacuée inconsciente du métro de Téhéran. D'après l'ONG kurde de défense des droits humains Hengaw, la jeune Armita Geravand était toujours dans le coma mardi 4 octobre, "à la suite à une agression physique sévère de la part des officiers de la police des mœurs dans le métro de Téhéran".

Aucune visite autorisée

L'organisation a affirmé que l'adolescente se trouvait à l'hôpital "Fajr", un établissement militaire. Une journaliste iranienne a été arrêtée lundi 2 octobre à Téhéran après s'être rendue dans cet hôpital pour enquêter sur l'état de la jeune fille "qui s'est évanouie dans le métro", a annoncé le quotidien réformateur Shargh pour lequel elle travaille. "Maryam Lotfi, journaliste du journal Shargh, a été arrêtée", a indiqué le média sur son site lundi soir, sans préciser les motifs de l'arrestation.

"Selon une source informée, en raison de la présence massive des forces de sécurité à l'hôpital Fajr, aucune visite n'est actuellement autorisée pour la victime, pas même pour sa famille", a signalé l'ONG Hengaw. Le média persan Radiofarda, basé à Prague, a confirmé lui aussi le quadrillage de l'hôpital, en particulier de son service de soin intensif par les forces de sécurité iraniennes, indiquant que "même le personnel de l'hôpital, n'est autorisé à accéder à cet étage".

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Alors que la nouvelle de l'hospitalisation d'Armita Geravand a commencé à se répandre dès dimanche, inondant les réseaux sociaux, le directeur général du métro de Téhéran, Masood Dorosti, a démenti tout "conflit verbal ou physique" entre l'adolescente "et des passagers ou des cadres" qui travaillaient à ce moment-là.

Ces allégations "sont fausses" et "les images de vidéosurveillance du métro" permettent de les "réfuter", a-t-il ajouté dans une interview accordée à l'agence de presse officielle iranienne Irna. D'après l'Irna, l'étudiante s'est évanouie à la suite d'une "chute de tension" alors qu'elle tentait de monter dans le métro.

Comme ils le disent, sa tension artérielle a chuté

Des images de vidéosurveillance diffusées par l'agence montrent un groupe d'adolescentes sans le voile montant dans un métro. L'une d'entre elles est ensuite extraites du wagon. Elle parait inconsciente. Après un saut dans la séquence, des secouristes arrivent et emmènent la jeune fille inconsciente. En revanche, aucune vidéo de l'intérieur du wagon n'a été diffusée.

Dans une interview publiée mardi les parents d'Armita confirment l'hypothèse de la "chute de tension". "Comme ils le disent, sa tension artérielle a chuté", affirme sa mère dans cette vidéo que de nombreux observateurs décrivent comme étant une "confession forcée" des parents de la jeune fille.

Sources: AFP et France 24

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