Situation sécuritaire au Soudan : les évacuations des ressortissants étrangers se poursuivent

Les évacuations de ressortissants étrangers ont débuté ce samedi 22 avril, alors que les combats se poursuivent. Une fois encore, ni l'armée ni les FSR n'ont respecté leurs promesses de cessez-le-feu. La journée a été marquée par de nouvelles explosions et échanges de tirs à Khartoum, la capitale. Le bilan encore très provisoire, établi par l'OMS, est de 413 morts et plus de 3 500 blessés ont révélé hier nos confrères de RFI.

Selon une correspondance de Radio France Internationale, les combats meurtriers entre l'armée régulière et les paramilitaires sont entrés ce samedi dans la deuxième semaine. Au milieu du chaos, une troisième force, la société civile, poursuit sa mobilisation de manière héroïque pour évacuer les habitants cernés par les combats. Des volontaires mettent en place des opérations de sauvetage sous haute tension, négociant leur passage avec les soldats, exfiltrant des civils au milieu des bombardements.

Les réseaux sociaux comme moyen de mobilisation

Les groupes d'entraide se multiplient sur Whatsapp et Twitter, rapporte l'envoyé spéciale de la ''radio du monde'', Elliott Brachet. Certains affrètent des bus entiers vers l'Égypte et d'autres villes du Soudan moins touchées par la guerre. Toutes ces organisations de la société civile seront bientôt livrées à elles-mêmes. Les services publics sont pour la plupart non fonctionnels, mais la plupart des organisations humanitaires ont annoncé leur fermeture.

L'évacuation de Khartoum est aussi le mot d'ordre pour des centaines d'étrangers dont les ambassades tentent de les rapatrier au plus vite. Les deux factions belligérantes se disent prêtes à faciliter l'évacuation des étrangers, mais comme les deux généraux ont prouvé à maintes reprises que les combats ne peuvent être arrêtés, ces tactiques s'annoncent délicates. Plus de 150 civils de diverses nationalités ont pu quitter le pays.

L'évacuation de Khartoum est aussi le mot d'ordre pour des centaines d'étrangers dont les ambassades tentent de les rapatrier au plus vite

La France et les USA évacuent leurs ressortissants

Tard dans la nuit du samedi au dimanche 23 avril, des militaires français en provenance de Djibouti ont atterri sur le tarmac de l'aéroport militaire du Soudan au nord de Karthoum. L'ambassade de France a affrété dimanche matin plusieurs bus pour évacuer environ 200 Français et Européens.

Dimanche dans la nuit, les FSR ont affirmé dans un tweet avoir « coordonné » avec les États-Unis l'évacuation des diplomates américains et de leurs familles à bord de six avions dimanche matin. Une version en arabe du tweet des FSR a indiqué que l'évacuation a déjà eu lieu, une information confirmée par le gouvernement américain quelques heures plus tard.  « Aujourd'hui, sur mes ordres, l'armée américaine a mené une opération d'extraction du personnel gouvernemental américain », a affirmé le président Biden dans un communiqué, en appelant par ailleurs à l'arrêt des violences « insensées ».

Selon le département d’État, un peu moins d’une centaine de personnes dont des diplomates étrangers, auraient pu être sortis du pays. Le président Biden a remercié Djibouti, l’Éthiopie, l’Arabie Saoudite pour leur aide déterminante. Il resterait encore plusieurs centaines d’Américains dans le pays. Leur évacuation n’est pas encore prévue.

PAK